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The Centre for Studies on Human Stress (CSHS) is dedicated to improving the physical and mental health of Canadians by empowering individuals with scientifically grounded information on the effects of stress on the brain and body.
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Stress aigu vs stress chronique

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Il existe deux sortes de stress qui ont différents effets sur le cerveau et le corps :

Stress aigu

Ce type de stress découle d’événements ou de situations spécifiques pour lesquelles nous sentons que nous avons peu de contrôle et qui impliquent des éléments d’imprévisibilité et de nouveauté ou qui menacent notre égo : C.I.N.É. Le stress aigu n’est pas nécessairement mauvais pour nous, puisqu’il stimule la sécrétion d’hormones qui nous aident à gérer la situation.

Ex.: Éviter de justesse un accident de la route ou encore prononcer un discours devant un auditoire déclenche plusieurs signes physiques, comme sentir son cœur battre très fort, devenir hyper vigilant, se sentir vidé. Ces signes sont le résultat de l’action des hormones du stress. C’est ce que les acteurs appellent le trac. Ils en ont même besoin pour être plus efficace!

Stress chronique

Ce type de stress découle de l’exposition prolongée et répétée à des situations qui nous font sécréter les hormones du stress. Le stress chronique est mauvais pour la santé, il nous affaiblit. Plusieurs chercheurs pensent que notre système de réponse au stress n’est pas fait pour être activé constamment. À la longue, il peut même mener à l’épuisement de l’organisme.

ASTUCES
Le stress chronique est comme si nous étions sur le bord d’une falaise et que nos prédispositions génétiques et notre style de vie nous poussaient dans le vide. C’est ce qu’on appelle l’effet bulldozer!

En effet, le stress chronique entraîne des maladies cardiaques, de la pression artérielle élevée, des taux de cholestérol élevés, du diabète de type II et de la dépression. Les effets du stress chronique sont pires chez les gens à risque de développer une maladie chronique. Par exemple, un historique familial chargé en maladies cardiaques, diabète, pression artérielle élevée ou des habitudes de vie malsaines suffisent parfois, chez les gens stressés chroniquement, à déclencher ces mêmes problèmes de santé.

Lorsque le système de réponse au stress est activé, d’autres systèmes sont automatiquement touchés.

Ex.: Vos battements cardiaques s’intensifient, votre pression artérielle et vos niveaux de sucre dans le sang augmentent et la capacité de votre système immunitaire est diminuée.

Si le système de réponse au stress perd les pédales, les autres systèmes, par exemple ceux qui régulent la pression artérielle ou le taux de sucre sanguin, demeurent en état d’alerte. C’est comme si le stress chronique déréglait tous nos systèmes physiques, tel un effet domino. La chute de l’un entraîne la chute des autres.

À retenir
Il y a deux types de stress. Le stress aigu fait partie de notre vie quotidienne et aide notre système de stress à demeurer efficace. Les problèmes surviennent lorsque nous sommes exposés de manière répétée au même stresseur ou à différents stresseurs, sur une base chronique et pour une longue période de temps. Lorsque ceci survient, on peut commencer à souffrir des effets néfastes du stress. Mais comment cela peut-il arriver? Comment puis-je savoir si je suis sous un stress chronique ou pas?

Gros plan sur… le stress chronique

Les fonctions cardiaques et le sel

L’hormone du stress, le cortisol, nous aide à maintenir l’équilibre entre le sel et l’eau contenus dans notre corps. Il s’agit d’une fonction primordiale parce que trop ou pas assez de sel nuit, entre autres, au fonctionnement normal du muscle cardiaque. Les courants électriques qui génèrent nos battements cardiaques dépendent de ces niveaux de sel (sodium).

Vous savez peut-être que votre sueur a un goût salé. C’est parce qu’on perd du sel lorsqu’on sue. C’est aussi pour cette raison que le Gatorade® contient du sel. Si vos niveaux de sodium sont insuffisants, le cortisol stimule votre appétit pour du salé.

Ex: Il n’y a rien de tel qu’une bonne pizza après une journée de déménagement!

Les fonctions cardiovasculaires et l’eau

Notre organisme est majoritairement constitué d’eau : à 55% chez les femmes et 65% chez les hommes. Le sang contient beaucoup d’eau (c’est pour cette raison qu’il est si fluide) et l’eau constitue la majeure partie du volume sanguin.

Le volume sanguin est directement relié à la pression sanguine. Plus le volume sanguin est élevé, plus la pression sanguine est élevée. Donc, s’il y a plus d’eau dans le sang, le cœur travaille plus fort. C’est pour cette raison que l’on prescrit des diurétiques pour contrôler la pression sanguine et réduire la quantité d’eau dans l’organisme. Moins d’eau signifie moins de pression sanguine.

Si les niveaux d’hormones du stress de tous les jours sont élevés, alors le délicat équilibre entre le sel et l’eau qui sert à maintenir l’activité normale de notre cœur peut être détruit. À long terme, cela peut entraîner des troubles cardiovasculaires.

Cholestérol

Le stress peut aussi mener à des niveaux élevés de cholestérol. L’exposition répétée au stress entraîne des habitudes de vie malsaines.

Ex.: Manger plus de gras saturés, prendre du poids, fumer et boire de l’alcool plus souvent et réduire son activité physique.

Ces habitudes de vie augmentent les niveaux de lipoprotéines de petite densité (LDL) ou le mauvais cholestérol. Elles diminuent aussi les niveaux de lipoprotéines de grande densité (HDL) ou le bon cholestérol. Par contre, ces habitudes de vie ne sont pas les uniques responsables d’un taux de mauvais cholestérol élevé.

À Retenir
L’un des problèmes dû à notre société est que nous n’utilisons pas toute l’énergie que nous ingérons. Aux temps de la chasse aux mammouths, nous devions courir et donc, nous dépensions toute cette énergie. Mais aujourd’hui, notre système de réponse au stress sécrète des hormones de stress lorsque nous sommes pris dans une circulation trop dense ou assis devant notre ordinateur au travail.

Pourquoi un mammouth?

Le cortisol est synthétisé (ou fabriqué) à partir du cholestérol. Donc, lorsque l’on fait face à un stress chronique, on a besoin de plus de cortisol et, par conséquent, plus de cholestérol. Tout le cholestérol n’est pas transformé en cortisol. Les gens qui sont à risque de faire plus de mauvais cholestérol (à cause d’un historique familiale chargé), qui ont des habitudes de vie malsaines et qui sont stressés de façon chronique, sont plus à risque de développer des problèmes de santé.

Diabète de Type II et la résistance à l’insuline

L’insuline est une hormone qui transporte un message différent aux cellules de l’organisme. Elle leur dit d’absorber le sucre contenu dans le sang pour l’emmagasiner comme source d’énergie.

Pour recevoir ce message, les cellules doivent avoir la bonne serrure ou le bon récepteur. Dans le diabète de type II, le message transporté par l’insuline n’est pas décodé par les récepteurs et les niveaux de sucre sanguin restent élevés. La serrure est brisée!

Normalement, lorsque le niveau de cortisol s’élève, la sécrétion d’insuline s’arrête, parce que nous avons besoin de toute l’énergie disponible dans l’organisme. Les sucres nourrissent nos muscles et notre cerveau. Lorsque le niveau d’insuline est bas, le niveau de sucre sanguin demeure donc élevé pour soutenir l’activité de notre organisme. En plus, notre système de réponse au stress s’assure que toute l’activité de l’insuline cesse. Les hormones du stress font en sorte que les cellules ne décodent pas le message de l’insuline.

Donc, si nous sommes chroniquement stressés, le niveau d’insuline demeure bas et le niveau de sucre sanguin demeure élevé. Nos cellules deviennent de plus en plus résistantes ou sourdes au message de l’insuline, d’où le risque de développer une résistance à l’insuline et un diabète de Type II.

Obésité abdominale

La première fonction du cortisol est de maintenir l’équilibre de nos sources d’énergie. Lorsque nous dépensons de l’énergie (ou des calories), notre corps doit remplacer cette énergie. C’est là que le cortisol intervient.

Le cortisol et le cerveau vont de pair pour nous protéger. Lorsque nous sommes chroniquement stressés, ils travaillent ensemble pour trouver des façons d’entreposer de l’énergie sous forme de graisses (tissus adipeux). Ils entreposent l’énergie de façon à faciliter un accès rapide, soit autour de notre taille (ou abdomen). C’est ce qui cause l’obésité abdominale ou un ventre bien rond.

Notre cerveau et notre système de réponse au stress ne savent pas que nous sommes immobiles dans l’automobile ou devant l’ordinateur. Ils prennent pour acquis que nous allons utiliser toute cette énergie. Ils se croient encore dans le temps des mammouths! Et ils réagissent donc en conséquence.

Ce ne sont que quelques exemples de l’importance des hormones du stress pour notre santé. Ce qu’il faut retenir, c’est que notre corps et notre cerveau maintiennent leur fonctionnement normal (homéostasie) par de délicates et précises interactions entre plusieurs systèmes.

Le système de réponse au stress et le cortisol qui en découle sont des joueurs-clés dans ces interactions. Lorsque les niveaux de cortisol sont déréglés, cela bouleverse tous les autres systèmes qui en dépendent.