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The Centre for Studies on Human Stress (CSHS) is dedicated to improving the physical and mental health of Canadians by empowering individuals with scientifically grounded information on the effects of stress on the brain and body.
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Je ne compte plus le nombre de fois où des gens m’ont approchée pour me dire qu’ils sont très stressés et quand je discute avec eux, je réalise qu’ils n’ont aucune idée des raisons pour lesquelles ils sont si stressés.

 

Comme je le dis souvent, il est assez difficile — voire impossible — de tuer un mammouth si on ne sait pas d’abord où il se trouve!

 

Alors aujourd’hui, je vous offre un petit cours de chasse aux mammouths en vous résumant la méthode de déconstruction du stress que nous avons développée et validée au laboratoire.

 

Pour négocier un stress, il faut faire 3 choses (en fait, c’est plutôt 4, mais je vous reviendrai sur la quatrième dans un autre billet de blogue).

 

  1. Reconnaître les signes de stress : Cela peut paraître évident, mais on doit d’abord être capable de reconnaître quand une réponse de stress survient. Il faut donc être à l’affût des indices que notre corps et notre cerveau nous envoient pour nous signaler que nous sommes en train de produire une réponse de stress. Il y a une panoplie de signes de stress que l’on peut utiliser pour reconnaître qu’il est temps de chasser le mammouth et j’ai déjà résumé plusieurs de ces signes ici.

 

  1. Trouver l’origine du stresseur : Une fois que l’on a réalisé qu’on est en train d’avoir une réponse de stress, il faut tenter de trouver la cause de ce stresseur.  Très souvent, l’origine du stress est assez évidente.  Par exemple, on vient d’apprendre que notre conjointe nous quitte, il est clair que cela peut être la source de notre stress. Toutefois, la source est souvent difficile à identifier.  C’est quand j’ai de la difficulté à reconnaître aisément la source de mon stress que je laisse travailler mon petit hamster.  Je cesse de penser à ma tâche en cours et j’attends.  Et à chaque fois, le petit hamster dans ma tête commence à me répéter inlassablement la même phrase en boucle.  Voilà le stresseur que je cherchais !

 

  1. Déconstruire son stress : Une fois la source de mon stress identifiée (ex. Michelle me stresse quand elle m’appelle), je commence à le déconstruire. Comme je l’ai souligné à maintes reprises dans mes billets de blogue, près de 30 années d’études scientifiques ont montré qu’il y a 4 caractéristiques d’une situation qui vont faire en sorte que peu importe qui vous êtes, où vous êtes, l’âge que vous avez ou l’emploi que vous occupez, vous allez stresser devant cette situation.  Ces caractéristiques sont l’impression de ne pas avoir le Contrôle sur la situation, la situation doit être Imprévue ou imprévisible, elle doit être Nouvelle et votre Égo doit se sentir menacé.  Pour aider les gens à se souvenir de ces quatre caractéristiques, nous utilisons toujours l’acronyme CINÉ et la phrase ‘le stress, c’est du CINÉ’.

 

Si vous voulez savoir ce qui vous stresse et pourquoi vous êtes stressé, vous devez d’abord déconstruire la situation qui vous stresse (ex. une collègue stressante en visioconférence) en ces 4 caractéristiques.  Cette méthode semble anodine, mais elle est extrêmement puissante pour comprendre ce qui nous stresse.

 

Mon étudiante Audrey-Ann Journault fait actuellement son doctorat sur l’anxiété de performance sous ma supervision et c’est aussi une artiste.  J’ai demandé à Audrey-Ann de nous faire un petit tableau de ‘déconstruction de stress’ que vous pourrez imprimer et coller sur la porte de votre frigo dans le but d’apprendre à déconstruire vos stresseurs (et ainsi laisser savoir à votre conjoint(e) et/ou enfants ce qui vous énerve :).

 

Votre tableau de déconstruction du stress est l’image de titre associée à ce billet de blogue.  N’hésitez pas à l’imprimer et à l’utiliser !  Nous avons déjà aidé des milliers de jeunes (et moins jeunes) à reconnaître leur stress grâce à cette méthode.  Qui plus est, nous avons évalué l’efficacité de cette approche chez 500 jeunes et quelques centaines d’adultes et montré que lorsque les gens appliquent la méthode, cela mène à une diminution des hormones de stress et de la symptomatologie dépressive qui est souvent associée au stress chronique.  Cela vaut donc la peine de tenter l’expérience en ces temps de COVID-19 !

 

Alors voici ce qu’il faut faire.  À chaque fois que vous découvrez une situation qui vous stresse, vous l’inscrivez dans la première colonne de gauche du tableau de déconstruction du stress.  Ensuite, pour chaque situation, vous vous demandez si cette situation est stressante parce que vous avez peu de Contrôle sur celle-ci.  Si vous répondez ‘oui’, placez un ‘X’ dans la case du C associé à cette situation.  Ensuite, vous vous demandez si cette situation est stressante parce qu’elle est imprévisible.  Si la réponse est ‘oui’, vous placez un ‘X’ dans la case du I.  Si la réponse est ‘non’, vous laissez la case du I vide.  Et vous faites cela pour les quatre caractéristiques du stress et pour chaque situation que vous inscrivez.

 

Si vous avez beaucoup de stress dans votre vie et que vous n’avez pas assez de lignes dans le tableau d’Audrey-Ann, imprimez plusieurs tableaux ou créez le vôtre !  Et si vous êtes plusieurs membres de la même famille en confinement, n’hésitez pas à imprimer un tableau pour chaque membre de la famille.

 

En faisant cela sur plusieurs jours et pour plusieurs situations que vous jugez stressantes, vous apprendrez plusieurs choses importantes.  D’abord, vous commencerez à comprendre que différentes situations vous stressent pour différentes raisons.  L’appel du patron ce matin à 7am était stressant car il était imprévisible, tandis que le conflit avec l’époux était stressant car il était menaçant pour l’égo.

 

Ensuite, si à la fin de la semaine vous vous amusez à comparer votre tableau à ceux des membres de votre famille, vous apprendrez aussi que deux personnes peuvent réagir au même stresseur, mais pour des raisons complètement différentes.  Il est possible que maman ait réagi au stress de la maladie de grand-papa car elle n’avait pas l’impression d’avoir le contrôle sur la situation, tandis que Léa 8 ans a réagi à ce stresseur car c’était imprévu.  En comparant les CINÉ de stress vécus par les membres de la famille, vous commencerez à comprendre que le stress est un événement très personnel et les raisons pour lesquelles une personne réagit à un événement peuvent être complètement différentes des raisons pour lesquelles une autre personne y réagit.

 

Enfin, plus vous inscrirez de situations stressantes dans votre tableau et plus vous les déconstruirez en leurs 4 caractéristiques, plus vous découvrirez que vous être plus sensible à l’une des 4 caractéristiques.  En effet, quand vous aurez décrit de 6 à 10 situations stressantes dans la colonne de gauche, regardez le nombre de ‘X’ inscrits sous le C, le I, le N et le É.  Vous découvrirez qu’il y a toujours l’une des 4 caractéristiques qui est presque toujours entourée.  C’est à cette caractéristique particulière que vous êtes très sensible.  En sachant cela, vous pourrez organiser vos journées pour éviter de les surcharger de cette caractéristique particulière !

 

Par exemple, à force de déconstruire mes situations stressantes en CINÉ, j’ai découvert que je suis hypersensible à l’imprévisibilité.  Des 4 caractéristiques du stress, c’est à celle-ci que je réagis le plus fortement.  En cette période de COVID-19, je tente donc d’organiser ma vie pour diminuer le plus possible les facteurs d’imprévisibilité et ainsi diminuer mon potentiel de réactivité au stress.  Je n’aime pas particulièrement les routines très rigides, mais j’ai quand même décidé d’instaurer quelques plages horaires importantes pour me permettre de diminuer l’imprévisiblité de certaines situations.  Cela fonctionne à merveille.

 

Et dernier petit truc pour vous : quand vous aurez rempli suffisamment votre tableau de CINÉ pour savoir à laquelle des 4 caractéristiques du stress vous êtes le plus sensible, comparez votre analyse à celle des membres de votre famille.  Je peux vous garantir que beaucoup de situations familiales stressantes seront expliquées !  Maman est sensible à l’imprévisibilité.  Papa lui, c’est l’égo menacé.  Et Félix c’est la nouveauté.

 

Déconstruire son stress, c’est très puissant car cela diminue la peur du stress.  Quand on accepte de déconstruire son stress, on peut en parler ouvertement à la table à dîner sans le cacher comme si c’était la peste dont on souffrait.  On peut même en rire, vous verrez !  Je me suis parfois amusée avec mes enfants à prédire les situations qui nous stresseraient en fonction de notre sensibilité au CINÉ.  Et on se trompait rarement 😉

 

Tel que je l’ai décrit dans mon dernier billet de blogue, une fois qu’on a déconstruit notre stresseur, il faut le reconstruire.  Mais je ne vous donnerai pas ce petit cours de reconstruction de stress aujourd’hui.  Il faudra lire un prochain billet de blogue pour en connaître plus sur ce sujet !

 

Non.  Aujourd’hui, je vous laisse vous amuser avec le tableau de déconstruction de stress qu’Audrey-Ann nous a concocté.

 

Et vous savez quoi ?  Avec notre confinement obligatoire, vous n’avez plus l’excuse du manque de temps pour ne pas remplir ce petit tableau.

Pour une version en couleurs du tableau, cliquez ici.

Pour une version en noir et blanc, cliquez ici. 

 

N’est-ce pas merveilleux ça ?  🙂