Pouvez-vous reconnaître votre stress?
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous étiez stressé? Comment saviez-vous que c’était du stress? Vous souvenez-vous de ce que vous ressentiez?
Lorsque vous êtes pressés mais que vous devez attendre dans la file à l’épicerie, c’est comme si le temps s’éternisait, n’est-ce pas? Vous observez alors les moindres faits et gestes de la personne devant vous et vous sentez que tout l’univers conspire contre vous pour que vous arriviez en retard à la maison pour le souper. Peut-être avez-vous ressenti le besoin de hurler mais vous n’avez laissé s’échapper qu’un énorme soupir?
Une fois à la maison, votre enfant vous pose l’éternelle question : qu’est-ce qu’on mange? Et là, vous explosez et criez tout en étant très surpris de votre colère.
À TESTER |
Sautez dans les airs une quinzaine de fois puis posez votre main sur votre poitrine et ressentez votre respiration. C’est exactement ce qui se produit quand votre corps déclenche une réponse au stress. |
Cette colère n’est probablement pas dirigée vers votre enfant mais la situation permet de relâcher la pression accumulée à l’épicerie.
Pourquoi?
Le stress généré dans la file d’attente entraîne une réaction sur notre cerveau similaire à celle que nos ancêtres aurait pu ressentir lors d’une chasse au mammouth. En fait, cette situation a certainement déclenché une réponse au stress. Le but de cette réponse est de mobiliser de l’énergie. Votre corps mobilise l’énergie en prenant l’énergie contenue dans les sucres et en l’envoyant là où l’organisme en a besoin.
Ex.: Lorsque vous vous apprêtez à soulever une grosse boîte, vous faites comme un culturiste qui s’apprête à soulever des poids : vous inspirez profondément, puis retenez votre souffle pour augmenter votre force. La mobilisation d’énergie ressemble beaucoup à cela.
Comment?
La mobilisation d’énergie c’est la façon qu’a trouvé notre corps pour se préparer à se défendre lors des situations stressantes. Revenons dans le temps de l’homme des cavernes. Imaginez que vous vous prépariez à une chasse au mammouth.
Le mammouth arrive! Votre système de réponse au stress se prépare à combattre et chasser le mammouth ou bien votre système de réponse au stress se prépare à fuir et à éviter les blessures et la mort si le mammouth s’avère trop fort. L’une ou l’autre de ces situations vous puise de l’énergie.
Voici quelques modifications qui surviennent lors de la réponse au stress, que vous fassiez face à un mammouth ou que vous soyez dans la file d’attente à l’épicerie :
- Le système cardiovasculaire pompe.
Vos battements cardiaques augmentent et pompent plus de sang vers vos muscles.
Vos artères se contractent pour augmenter votre pression artérielle
Vos veines se dilatent pour faciliter le flot de sang vers le cœur et l’oxygéner. - La respiration s’approfondit.
Vos poumons, votre gorge et vos narines s’ouvrent pour laisser entrer plus d’air et accélérer votre respiration.
Votre respiration s’approfondit et laisse entrer plus d’oxygène dans votre sang. - Les sens s’aiguisent pour vous garder alerte.
Vos pupilles se dilatent pour augmenter votre vision
Vos poils se dressent et vous rendent plus sensible au toucher.
Vous sécrétez de l’endorphine (un analgésique naturel) pour endormir la douleur en cas de blessure et vous aider à rester concentré. - La digestion est interrompue.
Les vaisseaux sanguins de l’estomac, de l’intestin et des reins se contractent.
Votre bouche s’assèche et votre vessie et vos intestins ne fonctionnent plus normalement. - La peau change.
Les vaisseaux sanguins sous la peau se resserrent et réduisent ainsi le risque de perdre trop de sang en cas de blessure.
Les glandes sudoripares s’activent pour vous rafraîchir en suant. - Le système reproducteur s’arrête.
L’ovulation est interrompue et la production d’estrogènes diminue.
Les testicules réduisent leur production de testostérone.
Toute cette nouvelle énergie doit être dépensée. Chasser le mammouth permet de le faire, mais conduire sa voiture après l’épicerie jusqu’à la maison nous laisse avec un surcroît d’énergie. Aujourd’hui, le plus souvent, nous relâchons cette énergie mobilisée sous forme de colère, une malencontreuse conséquence du stress.
Le véritable stress s’exprime sous la forme de battements cardiaques, de mains moites, d’envie de rugir et de bondir, et d’hyper-vigilance. Ces signes sont le résultat de votre corps qui répond au stress et qui mobilise l’énergie.
Qui?
Notre corps répond au stress en sécrétant des hormones du stress. Ces hormones sont sécrétées pour aider le corps à réagir lors de situations stressantes.
La première hormone sécrétée est l’adrénaline, l’hormone guerrière. En quelques secondes seulement, l’adrénaline agit et stimule les battements cardiaques, la respiration et la circulation sanguine vers les muscles.
Vient ensuite, le cortisol, l’hormone espionne. Cette hormone envahit l’organisme après quelques minutes (environ 10 minutes) pour aider l’adrénaline à maintenir un niveau d’énergie suffisamment élevé. Le cortisol convertit les gras en sucre, le carburant de notre corps.
Mais les hormones du stress en font encore bien plus!
Le cortisol est un anti-inflammatoire naturel. Lorsque nous sommes blessés, le système immunitaire attaque les infections et assure la guérison via la « réponse immunitaire ». Ceci demande énormément d’énergie, et pour faire face adéquatement au stress, notre système immunitaire se désactive partiellement.
Le cortisol agit aussi sur la mémoire et l’apprentissage pour qu’on se souvienne des détails qui assurent notre survie.
Ex.: Quand on blesse un mammouth au-dessus du genou, il trébuche et il est plus facile de l’achever. En retenant cela, les prochaines chasses seront plus efficaces, moins dangereuses et assureront la survie du clan.
Le cortisol aide aussi notre corps à rétablir l’équilibre ou l’homéostasie après le retour à une situation normale. Le cortisol indique à notre cerveau que l’énergie a été dépensée et que nous devons nous ressourcer. Le cortisol envoit alors un signal de faim pour reconstituer l’équilibre énergétique.
Ex.: Fuir + suer (perte de sucres, d’eau et de sels) = soif et faim
À retenir |
Pour reconnaître notre stress, il suffit d’écouter son corps. Dès l’apparition des premiers signes d’une réponse au stress (battements cardiaques élevés, respiration approfondie, sueurs), le corps mobilise de l’énergie. Il faut alors essayer d’utiliser cette énergie comme le faisaient nos ancêtres lorsqu’ils chassaient. C’est vrai, nous ne chassons plus le mammouth depuis longtemps! Cependant, nos vies d’aujourd’hui sont remplies de situations stressantes qui stimulent la sécrétion des hormones du stress. À quels types de stress sommes-nous sujets? |